Installation visible :
Arteko galería de arte contemporáneo
c/ Iparraguirre, 4. 20001 Donostia-San Sebastián
Installation visible :
Arteko galería de arte contemporáneo
c/ Iparraguirre, 4. 20001 Donostia-San Sebastián
Jeudi 07 juin 2012
Bajamar 01h02 13h18
Pleamar 07h20 19h39
Crear en la emergenciaemergenciaemergencia
Segundo día sin agua caliente courtes ablutions
Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau vive
Vinrent les gars du hameau pour l’emmener captive
Fermez, fermez votre cage à double clef
Entre vos doigts, l’eau vive s’envolera*
La agua viva & viva el agua
La liquidez de algo como algo, como una cosa te lleva a la siguiente. Je longe la Urumea. Je vais à contre courant vers la galería. Je suis en retard. L’eau vive, le courant est fort.
More is less
Un trozo del mundo
Jugar con los arquetipos
Aceleración del tiempo
Magdalena à bosse, tu me dis que mon fil est trop long à l’infini et que les femmes toujours malades sont celles qui durent le plus longtemps. Je t’entends Madeleine.
La jambe de bois du petit oiseau en boucle d’oreille
Je comble le trou en frances. Juego con los accents jusqu’au bégaiement.
*Extrait L’eau vive Guy Béart.
Mercredi 06 juin 2012 Algas y sandía.
Bajamar 00h13
Pleamar 06h31 18h51
Excusión ejecución jeté de collection
Je rencontre un voisin qui me dit que sa famille a immigré à Périgueux à cause de la guerre civile, il est revenu. Il dit le pays de la préhistoire ou le pays des grottes, je ne sais plus mais ça me plaît. Je pense à mes Inuits des Landes, je voudrais lui montrer mais la pensée m’échappe. Je lui dis que ma famille c’est pareil, que mon arrière-grand-mère était de Bilbao qu’elle s’est réfugiée à Bordeaux. Il n’a pas l’air de penser que c’est la même chose. Puis ils disent que c’est dommage parce qu’au Pays Basque on enseigne plus le français à cause d’une réticence surement alimentée d’excès à la mondialisation de la culture. Je dis qu’il faudrait parler les trois langues, en français, ils sont de acuerdo.
Madeleine à bosse, ma langue résiste à l’español comme la tienne résistait au français. Je bois à la fontaine américaine je me sens comme la chauvesouris accrochée à la vache une heure durant, je me remplis et me vide en même temps. Ah mes chères pipistrelles quand vous reverrai-je danser, entre chien et loup, reliant les points moustiques ?
Lo que no es la crisis?
Je ne connais pas pas la crise.
Mardi 05 juin 2012 une troublante ressemblance. un extraño parecido.
Bajamar 11h43
Pleamar 05h42 18h03
La Concha. La coquille. La baie des cochons. La porcelaine. Les cochons qui nagent. Algues vertes.
Je gratte les algues.
BIOGM
La agua est changeante, comme ma vision de la ville et de la situation : parfois j’adore, je voudrais rester ici toute la vie et la minute d’après je ne supporte plus le bruit, je ne comprends ce que je fais ici et j’ai envie de m’enfuir.
Bref, probablement une cyclothymie latente réveillée par l’usage soudain de trois langues réunies : Le franglaispañol.
Y la agua alors…
La crisis se vende se vende se quoi la propriété ?
Al atardecer
Crepúsculo je prélève de l’algue verte accroché à Yves à l’aide mon couteau Laguiole. Je l’ai trouvé à Versailles dans l’herbe, au bord de l’eau. Sur la lame est inscrit Elisabeth. A ce moment-là, c’était le nom de ma belle-mère, on s’entendait bien mais elle n’aimait pas son nom, lui préférant Babeth alors pour ne pas couper notre amitié, je ne lui ai pas donné. Cela n’a pas fonctionné. Dar un centavo para evitar que se corte la amistad o no para ofrecer la hoja. Caché derrière le ronronnement de l’océan, j’entends le crépitement de milliers de crabes.
Un oiseau pourtant vif a perdu l’usage d’une de ses patte. L’eau est si douce que j’ai du mal à rentrer.
Je trouve une bâche en plastique. Mon geste est précipité, je tire un peu la bâche de son léger ensablement afin qu’elle ne rejoigne pas le continent de plastique GPGP ou qu’elle n’étouffe une baleine à bosse. Mais je pense aux surfeurs qui attendent la vague, je la lâche. Peut-être est-ce fait exprès, peut-être était-elle ensablées afin d’enrober une planche après usage… C’est idiot, personne ne bâche sa planche. Trop tard, j’ai déjà rebroussé chemin. Retroceder.
[caption id="attachment_136" align="aligncenter" width="300"] BIOGM, action sur la plage de Zurriola mardi 05 juin, San Sebastian-Donostia, algue grattée sur rocher. Lucie Bayens.[/caption]
[caption id="attachment_180" align="aligncenter" width="300"]
BIOGM 17 juin 2012[/caption]
[caption id="attachment_181" align="aligncenter" width="199"]
BIOGM, 17 juin 2012.[/caption]
04/06/12 Déambulation et balisage. Tendre le bâton pour se faire battre.
Bajamar 10h55 23h24
Pleamar 04h53 17h15
Una manta por favor.
Madeleine à bosse.
Marcelle Proust. Marcelle me harcèle. Marcelle Marcelle. Marcelle n’aime pas son nom. Elle préfère qu’on l’appelle Marceline. Marcelle Aguilera ne parle plus l’español de son enfance. La madeleine de Marceline C. c’est Magdalena. Madeleine à bosse.
Muraille végétal al parque Cristina Enea. ¿Quién es Cristina Enea?
Vive la Basquie Viva la Vasca Vivela Basky Vive le vasque.La vasque est un contenant pouvant contenir n’importe quoi.
Présentation de la photo officielle du nouveaux président français signée Raymond Depardon. Il y a dans mon baluchon, La solitude heureuse du voyageur.
El agua, la virgen & moi.
Libertad Fraternidad Masculinidad Homme fragile
Y el agua alors…
Où sont les interstices ?
La ville et les lieux consacrés à la nature apprivoisée sont très propres ici, ce qui ne me facilite pas la tâche… Enfin, je t’embrasse avec force et tendresse à la basque, en somme. Je t’aime !
Avez-vous vu [Léon] ? ¿Has visto [Leon] ?
Étaient-ils bleus ? Etaient-ils gris ? Etaient-ils vert de gris ? ¿Eran azules? ¿ Eran grises? ¿Eran verdes?
Les embruns. Les gens bruns. Alvéoles. Reliez les points en suivant les nombres. Le canard qui aimait les crackers à roulette. De ma fenêtre perchée dans les embruns (j’attends les bruits de la ville) la ruche au sol.
Playa de Zurriola
Vive la vive, c’est bon mais ça fait mal.
Le travail c’est comme la cigarette, ça puede matar si te gustas. Les narines en gouttières es práctico cuando il pleut. Los árboles de algodón para los asmáticos.
Entremêlât
Entremêlât
Entre et met là lalala
Lucie pisa Donostia
https://luciepisadonostia.wordpress.com/
03/06/12 Les chiens hurlent la caravane passe.
El aullido de los perros y los movimientos de la caravana.
Arrivée à Donostia. Cristina me présente Marie, son bichon maltais. J’essaie de comprendre ce qu’elle me dit tout en repérant les lieux. Mes bagages sont trop lourds. Nous arrivons à la pensión, un homme hurle, je me sens chez moi. Plus on me dit de partir plus je m’attache. Oh mon dieu ! J’ai déjà dormi ici. J’ai mangé una hamburguesa con queso au bout du monde entre chien et loup, les yeux dans l’horizon.
S’oublier mais pas trop. Faire corps con la ciudad. Le jubilee de la queen Elizabeth, reine des baleines, des cygnes et des esturgeons.
Lucie Bayens.
Madeleine à bosse
Madeleine à bosse, un projet en partenariat avec la Galerie Arteko http://www.artekogaleria.com/ de San Sebastian-Donostia. Un journal de bord au stade de l’enfance, un working progress autofictionnel pensé comme un livre au mur, une installation exponentielle. Un projet nourri de robinsonnade, d’économie de moyen, de psychogéographie dont le fil conducteur est l’eau, la rivière, la mer. Un jeu de piste composé de textes, d’objets et de photographies.
Des propos absurdes, des phrases qui commencent dans une langue et finissent dans une autre. Des objets glanés, assemblés et hameçonnés les Appâts apparat qui évoquent le retour à la nature. Des photographies du territoire prises comme des allitérations de formes et des photos de l’action BIOGM réalisée sur la plage de la Zurriola. Le spectateur pourra piocher des éléments qui feront sens dans le non sens.
Madeleine à bosse, un proyecto en colaboración con la Galería Arteko de San Sebastian-Donostia. Un diario de a bordo en la etapa de la infancia, un working progress autoficticio pensado como un libro en la pared, una instalación exponencial. Un proyecto alimentado de robinsonada, de la economía de medios, de psicogeografía cuyo hilo conductor es el agua, el río, el mar. Un juego de búsqueda donde los índices son textos, de objetos y de fotografías.
Palabras absurdas, frases que comienzan en una lengua y acaban en otra. Objetos recogidos, ensamblados y anzuelados los Appâts apparat que evocan la vuelta a la naturaleza. Fotografías del territorio tomadas como aliteraciones de formas y fotos de la acción BIOGM realizadas sobre la playa de Zurriola. El espectador podrá escoger elementos que harán sentido en el no sentido.
Avant propos
Je suis française, parler une langue étrangère est un problème. Je suis très attachée au langage et obsédée par le bon mot, le mot juste. Paradoxalement, je m’exprime souvent par métaphore. Les expressions labellisées et l’invention de quelques-unes constituent un grenier que je tente d’explorer par des textes et des photographies. Le geste et l’image constituent des langages. Marcher, écrire et glaner à San Sebastian Donostia. Je comprends ce que l’on me dit mais pour m’exprimer je laisse mon cerveau en roue libre.
Ainsi parler le frontalier ou le franglaispañol est un jeu. Ici et maintenant j’en éprouve les limites. La rencontre peut-elle avoir lieu ? Un déroulé de melting pot entre jeux de mots et allitérations sonores ou visuelles au fil de l’eau et une phrase de Gilles Deleuze comme un phare : « écrire c’est témoigner de la vie, c’est témoigner pour la vie, c’est témoigner pour les bêtes qui meurent »
Prólogo
Soy francesa y hablar un idioma extranjero es un problema para mi. Me siento muy ligada (a la) (lengua)al lenguaje y obsesionada con la palabra correcta, la exactitud de las palabras. Paradójicamente, a menudo me expreso con metáforas. Tanto las expresiones idiomáticas como algunas otras inventadas constituyen para mi una reserva que trato de explorar por medio de textos (e imágenes fotográficas) y fotografías.
El gesto y la imagen se convierten en lenguajes. Caminar, escribir e ir cosechando por San Sebastián Donostia. Entiendo lo que me dicen pero para expresarme dejo que mi cerebro funcione libremente.
De este modo el hablar fronterizo o franespanglish se convierte en un mero juego cuyos limites puedo sentir aquí y ahora. Puede acontecer el encuentro? un melting pot* que se va desenrollando entre juegos de palabras y aliteraciones sonoras o visuales al ras del agua y una cita de Gilles Deleuze que es para mi como un faro: « escribir es un testimonio de vida , es atestiguar por la vida, es atestiguar por los animales que mueren”
MELTING POT* : en civilización norteamericana, concepto metafórico que acunaron los sociologos tras la 2° guerra mundial para hablar del éxito de la integración socio-económica de las muy diversas etnias (negros, sudamericanos, asiáticos, etc…); significa literalmente la (gran) olla donde todo se funde (to melt) & se ha vuelto ya un concepto universal para significar todo mestizaje cultural bien logrado, “que funciona”.